désormaisoccupés par la Cité du Mot. → Les vendredis 9, 16, 23, 30 juillet et 6, 13, 20, 27 août Visites guidées et flâneries La Cité du Mot et l’Office de tourisme de La Charité-sur-Loire s’associent pour vous proposer un riche programme de visites guidées de la Ville d’Art et d’Histoire. En bonus cette année des
Le verbe "twitter" et l'expression "changement" ont été choisis comme mots de l'année 2012, respectivement par le jury du 8e Festival du mot de La Charité-sur-Loire Nièvre, du 30 mai au 3 juin, et par les internautes du monde entier, ont annoncé vendredi les organisateurs. — Loic Venance Le verbe twitter» et l'expression changement» ont été choisis comme mots de l'année 2012, respectivement par le jury du 8e Festival du mot de La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre, du 30 mai au 3 juin, et par les internautes du monde entier, ont annoncé ce vendredi les organisateurs. Pour la première fois cette année, France Inter et TV5 Monde se sont associés au Festival du mot pour soumettre au suffrage des internautes la liste proposée par le linguiste Alain Rey, président d'honneur de la dernier, c'est l'expression Dégage», brandie comme un étendard lors des révolutions dans les pays arabes, qui avait été choisie comme mot de l'année. Les mots ou expressions proposés en 2012 sont Agence de notation, Amalgame, Arrogance, Changement, Déficit, Identité, Indignité, Ingérence, Promesses, Populisme, Pugnacité, Réseau social, Rupture, Sociétal, Tablette.Twitter», un mot qui n'était pas dans la listeLe jury, composé de journalistes, écrivains et spécialistes de la langue française, a choisi le verbe twitter», un mot qui n'était pas dans la liste, mais qui marque la volonté de prendre en compte la révolution numérique dans notre quotidien», selon Alain Rey. Le linguiste a préféré l'orthographe twitter» à tweeter», pourtant plus fréquemment rencontrée. En choisissant "twitter" comme si c'était un verbe français, les jurés mettent en valeur un nouveau modèle de communication qui favorise la brièveté 140 signes maximum, la rapidité on dit peu, mais on dit vite, et le partage les "twittos" forment des communautés», ajoute Alain Rey dans un communiqué. De leur côté, les internautes francophones de TV5 Monde, originaires de 62 pays, de France Inter et les Charitois ont opté pour le mot changement».Les internautes français, au sortir des élections, ont d'abord souhaité espérer une amélioration de leur situation. En parlant de "changement", ils espèrent évidemment un progrès par rapport au passé parce qu'ils veulent croire que le changement est forcément positif», commente le président d'honneur du festival. En 2010, la dette» avait eu la faveur du jury, succédant à parachute doré» en 2009 et bling-bling» en 2008.Lorsde la 10e édition du Festival du mot de La Charité-sur-Loire, Stéphane De Groodt, humoriste belge a reçu samedi 31 mai, le Prix Raymond Devos 2014, pour son utilisation de la langue française qu'il manie avec liberté et agilité. Comme l'illustre avec brio son livre, Voyage en absurdie. Intervie Lors de la 10e édition du Festival du mot de La Charité-sur-Loire, Stéphane
Capture d'écran du site du festival du mot de la Charité-sur-Loire Fraude, déficit, voyeurisme, compétitivité, transparence, visibilité, anaphore, mensonges, couac, impacter, cap, traçabilité. Alain Rey, responsable du choix de ces douze mots pour le prochain Festival du mot de la Charité-sur-Loire du 29 mai au 2 juin, aurait ainsi voulu résumer une séquence 2012-2013 de désillusions qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Le jury et le public ont été invités à voter pour le terme qu’ils jugent le plus représentatif. Mensonges a été désigné par le public, transparence par le jury. L'année des promesses et des désillusions Premier constat la plus grande partie de ces mots touchent principalement aux domaines du politique et de l'économique. II y est question d’action fraude, mensonge, anaphore, cap, impacter, de résultat déficit, couac, de qualités revendiquées par les entreprises, les hommes politiques et les citoyens compétitivité, transparence, visibilité, traçabilité, de comportement social enfin voyeurisme. Mais au fond, que racontent-ils ? Rien de moins que le récit d’une année d’élection présidentielle, des promesses de compagne des candidats aux premiers revers, de l’enlisement dans une crise aussi bien économique que sociétale à la recherche de solutions aux nombreux problèmes qui semblent se poser. Le temps des promesses est figuré par des éléments de langage tels que l’"anaphore", allusion directe aux promesses de changement du candidat François Hollande énumérées lors du débat d’entre les deux tours ; le "cap" à fixer et à tenir du capitaine candidat Nicolas Sarkozy puis du président actuel, ou les promesses d’une gouvernance cohérente ; la "compétitivité" et "impacter" qui pointent du doigt les promesses d’un pacte économique salvateur. Le temps des désillusions est suggéré par le "déficit" et ce que le mot véhicule de problèmes sans issue ; par le terme "couac" et les soupçons qui frappent une nouvelle gouvernance qui ne fait plus rêver ; par les "mensonges" notamment de certains hommes politiques et de Jérôme Cahuzac en particulier ; par la "fraude" alimentaire qui a nourri le temps médiatique pendant plusieurs semaines. Une dialectique de l’opacité et de la lisibilité Le temps des solutions se caractérise par des mots qui résonnent comme autant de réactions aux affaires politiques et économiques et qui tentent de proposer une vision à plus long terme c’est la "transparence" soudain nécessaire en toute chose, la "visibilité" qui l’accompagnerait mais est-on forcément transparent parce que visible ?, la "traçabilité" enfin qui permettrait de suivre un produit de sa création jusqu’à sa consommation. Utilisés par des hommes politiques et des chefs d’entreprise comme des incantations magiques, ces mots, qui marquent une sorte de retour verbal à un certain moralisme, courent cependant le risque de n’être que des éléments de plus d’une simple langue de bois. On le voit, il se dégage de cette liste une dialectique du mensonge et de la vérité, de l’opacité et de la lisibilité, de la dissimulation et de la mise en lumière qui seraient comme les deux caractéristiques d’une année qui finalement n’aurait pas grand chose de positif ni de très optimiste. Une année de débats politiques et économiques dominée par des éléments de langage au premier rang desquels l’anaphorique "Moi, Président" placé sous les feux des projecteurs médiatiques lors d’un débat d’entre-deux tours et qui aura eu sans aucun doute une certaine influence sur les votes des électeurs. Le voyeurisme dans tout cela ? Celui, précisément, des médias où se mêlent sans grande distinction journaux télévisés et émissions de télé-réalité trash. Des médias qui veulent vendre et qui n'hésitent ainsi plus à montrer la société et la politique dans son côté le plus racoleur. Celui des spectateurs, enfin, qui, devant leurs écrans, semblent être en quête de l’image toujours plus scandaleuse, provocante, dérangeante. Des spectateurs devenus méfiants qui désirent tout voir, tout savoir, par peur d'être trompés. Une question demeure cependant en suspens en sélectionnant ces douze mots selon leur fréquence dans les médias, ne contribue-t-on pas à nourrir ce voyeurisme collectif ? Un voyeurisme qui aurait finalement pour corollaire cette désillusion généralisée.
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